Le marchand de vin
LES MARCHANDS DE VIN DE MEYMAC-PRES-BORDEAUX
A la fin du XIXe siècle, Jean Gaye-Bordas, colporteur puis marchand de parapluies ambulant à Bordeaux, invente un nouveau concept de vente du vin : il le propose aux particuliers en les démarchant à domicile, n’hésitant pas à faire crédit, le tout afin de fidéliser sa clientèle. Il découvre dans le nord de la France un marché considérable ce qui lui permet d’en faire profiter ses parents et amis et, par extension, nombre de ses compatriotes.
De la fin du XIXe au milieu du XXe siècle, des milliers de Haut-Corréziens (surtout dans le canton de Meymac) prennent la route deux fois par an. Au printemps et à l’automne, ils démarchent les clients en Belgique, dans le Nord-Pas-de-Calais et en Normandie. On compte près de 300 négociants à Meymac à la veille de la Première Guerre Mondiale.
Les négociants se font passer pour des vignerons installés près de Bordeaux, inventant une nouvelle appellation « Meymac-près-Bordeaux ». Cette duperie leur vaut un procès intenté par des Bordelais au début du XXᵉ siècle. Ils les obligent alors à prendre une adresse commerciale en Gironde. Mais le vin vendu étant de qualité, la confiance des clients n’est jamais mise en doute.
À la fin des années 1890, suite à la crise du phylloxéra qui détruit nombre de vignes, les Corréziens commencent à acheter des vignobles, principalement dans le Médoc. Une deuxième vague de migrations et d’achats de propriétés viticoles survient dans l’entre-deux-guerres, cette fois dans le Libournais. En 1979, on recense 174 domaines appartenant à des propriétaires d’origine corrézienne.
Le négoce amorce son déclin dans les années 1980, concurrencé par le développement des grandes surfaces et de la vente en ligne.